Le nu, une tradition dans la peinture
Peindre des nu(e)s
L'intérêt pour un peintre est de représenter l'anatomie loin des critères de la mode
et des magazines. C'est beau un corps sans botox, sans implants, sans silicone.
J'aime les personnages dénudés, libérés des contraintes sociales, morales, évoluant dans des paysages oniriques, et qui racontent une histoire. Comme chez Delvaux.
Cette émancipation dans la narration
n'est possible qu'au sein d'une société tolérante et démocratique.
Personnages abandonnés - Huile sur toile. 92 x 73. 2010
Le nu dans l'histoire de l'art, quelques souvenirs...
La fonction dépréciative du nu dans l'art religieux : le corps nu associé au péché, à la faiblesse de l'humanité, au pourrissement de la matière. Le mépris du corps et de la vie.
Les femmes du Titien, qu'elles soient déesses
ou simplement humaines. La spiritualité
de leur expression.
Les guerriers de David, cul-nu mais avec
le casque sur la tête,
... les sexes minuscules des figures masculines scuptées et peintes tout au long de l'histoire de l'art. Il fallait montrer sans émouvoir.
La majesté de l'Olympia de Manet
et de sa camériste.
Les nus libidineux et conventionnels des pompiers et des orientalistes du XIXè siècle. Trop libidineux et trop conventionnels pour être émouvants.
Les nus analytiques et déstructurés du XXè siècle... érotisme cérébral assez ennuyeux.
Les femmes d'Otto Dix.
Un nu est troublant quand
une personnalité forte émane du modèle. C'est la vérité psychologique
qui fait naitre le trouble sensuel.
Un des plus beau Adam et Eve de l'histoire
de la peinture, par Rubens
Le noir luisant des végétaux, évoquant la peau du boudin, celui du serpent qui ondule au dessus d'Eve, celui des branchages qui cachent son sexe tout en focalisant l'attention dessus, met en valeur la nudité des corps.

Vampire dans les ronces.
Huile sur toile. 116 x 89. 2010